Votre enfant ou adolescent est en difficulté scolaire et vous le sentez en souffrance.
Il est alors important de distinguer s’il s’agit de difficultés passagères ou de troubles d’apprentissage durables.
Les difficultés d’apprentissage
constituent des obstacles à l’apprentissage, temporaires, en lien avec ce que l’enfant vit au quotidien. L’enfant peut ainsi montrer un fléchissement scolaire après une période de scolarité satisfaisante.
Ce fléchissement peut être réactionnel, face à des conditions socio affectives difficiles, un deuil, de l'anxiété, des difficultés économiques, etc... Il peut aussi être dû à une motivation faible, une mauvaise organisation du travail, des lacunes, un manque de stratégies d’apprentissages. Il peut provenir d’un décalage entre les attentes scolaires, et le fonctionnement du jeune. C’est souvent le cas pour les enfants à Haut Potentiel Intellectuel, qui arrivés au collège notamment, peuvent rencontrer des difficultés malgré leur potentiel.
Lorsque le nécessaire est fait afin d'éliminer les éléments en cause, l’enfant peut retrouver généralement un rythme d'apprentissage normal.
Dans le cas de troubles, les difficultés ont un caractère durable et sont le plus souvent présentes dès les premiers apprentissages. Elles peuvent être :
- Globales, avec un écart global significatif entre le niveau de l’enfant et les attendus de sa classe d’âge, et ce, dès les premiers apprentissages. Un examen psychologique est alors utile pour vérifier l’existence possible d’une déficience intellectuelle.
- Présentes chez des enfants n’ayant ni déficience intellectuelle, ni troubles sensoriels et pour lesquels les difficultés ne s’expliquent pas par des facteurs psycho-sociaux ou environnementaux. On parle alors de
troubles spécifiques d’apprentissage.
Ces troubles touchent des fonctions cognitives spécifiques telles que :
- Le langage oral pour la
dysphasie,
- L’identification des mots en lecture pour la
dyslexie,
- L’acquisition de l’orthographe pour la
dysorthographie,
- Les activités numériques pour la
dyscalculie,
- La coordination pour la
dyspraxie (TDC),
- L’attention pour le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité, TDA/H,
- La mémoire, les fonctions exécutives,...
Comment diagnostiquer un trouble spécifique d’apprentissage ?
Il est important de bien mettre en évidence les différents aspects des difficultés rencontrées, d’autant plus que les troubles d’apprentissage sont pour certains fréquemment associés entre eux ou bien à d’autres troubles : « Dys -TDAH », trouble anxieux, trouble oppositionnel, etc...
Le profil global de l’enfant doit être dressé : bilan intellectuel, bilan psycho-affectif, rendus académiques. Un
bilan psychologique approfondi
sera donc réalisé et pourra être associé si nécessaire avec un bilan neuropsychologique, un bilan orthophonique, un bilan psychomoteur, qui permettront de préciser au mieux le diagnostic (toute cause médicale aux difficultés étant initialement écartées).
Pourquoi repérer les troubles d’apprentissage le plus précocement possible ?
Parce que les enfants qui souffrent d'un trouble d'apprentissage représentent une part importante des élèves en situation d'échec scolaire et de décrochage, la compréhension et la prise en charge sont un enjeu déterminant.
Non pris en charge, ces troubles des apprentissages peuvent conduire l'enfant à un sentiment d'échec, une mauvaise estime de lui, une plus grande fatigue, une anxiété, à des troubles du comportement, etc. Il risque alors d'être étiqueté "fainéant", "pas motivé", "agressif" et finalement laissé pour compte de l'enseignement. Ce qui peut entraîner punition, exclusion, et à terme retard scolaire et déscolarisation.
Quelles prises en charge ?
En fonction de la nature du trouble, des prises en charge ciblées vont être proposées pour améliorer ou compenser les fonctions déficientes : orthophonie, psychomotricité, remédiation des fonctions cognitives.
Le psychologue peut agir sur la prévention ou la diminution des conséquences liées au(x) trouble(s) : sentiment d’infériorité, anxiété, blocage, décrochage de l’enfant, échec scolaire, phobie scolaire, faiblesse de l'estime de soi,...
Il va s’attacher à repérer les émotions et pensées de l’enfant et va travailler la confiance en soi et l’estime de soi.
Car Les enfants et les adolescents qui ont un trouble des apprentissages ont une vision négative à la fois de leurs compétences dans le domaine des apprentissages (conséquence des échecs répétés malgré leurs tentatives de réussite), mais également d’eux-mêmes. En effet, l’image qu’ils ont d’eux-mêmes est très fortement influencée par l’image qu’ils auront du regard que portent leurs pairs sur eux.
Ils vont aussi éviter certaines activités par peur de l’échec, de la critique ou des moqueries de la part de leurs pairs. Cet évitement ne permettant pas l’entrainement, cela va impacter les possibilités d’améliorer leurs compétences et diminuer leur confiance.
Il existe donc un lien étroit entre troubles des apprentissages et souffrance psychologique. L'adaptation de l'enfant à son environnement est perturbée et crée au sein de la famille de très nombreux et douloureux conflits.
La prise en compte de l’enfant dans sa spécificité et l’éclairage des parents sur les troubles de l’enfant sont primordiaux pour éviter certaines souffrances.
La mise en œuvre d’adaptations et compensations pédagogiques
est également essentielle pour permettre à l’enfant ou à l’adolescent de réussir, reprendre confiance, retrouver une motivation qui est le moteur des apprentissages.